Si T.Palm est connue dans le secteur de la construction comme une entreprise sérieuse, fiable, de qualité, elle l’est aussi comme une entreprise familiale. Et ce n’est pas une figure de style : Toussaint Palm a créé cette entreprise à son nom et des Palms y travaillent encore.
Aujourd’hui, c’est avec Roger Palm, le petit frère de Toussaint, que nous allons discuter. Fraîchement retraité, il revient sur son parcours, sur les valeurs de T.Palm et sur ce monde en constante évolution.
J’ai commencé chez T.Palm en 1974 – j’avais 15 ans. Orphelin de mon père – à l’époque, on devait avoir un tuteur, et c’est mon grand frère, et parrain, Toussaint Palm, qui a été désigné. Dans cette période d’adolescence, je n’étais pas des plus motivés par rapport aux études. Mon frère m’a dit « Écoute, tu vas venir travailler, comme apprenti maçon, par la suite, on t’inscrira à des formations dans le bâtiment ».
J’ai commencé comme apprenti maçon à 17 ans. J’ai suivi des cours de maçonnerie, de coffrage ferraillage, de lecture de plan et, à l’époque, de formation en tant que chef d’équipe. À 18 ans, je suis nommé chef d’équipe maçon – c’est quand même rare, disons que sans prétention aucune, j’étais assez doué dans le métier de maçon.
Vers 22-23 ans, j’ai commencé comme conducteur de chantier pour ensuite terminer ma carrière comme directeur de production du département Maison individuelle. Entre temps, en 1990, j’ai également déménagé dans la province du Luxembourg, pour devenir chef de secteur. En fait, j’ai participé activement à l’évolution et à la notoriété de T.Palm dans cette province.
Par rapport à avant, c’est très différent.
Il y a certainement un mieux dans les manières de construire. Et surtout au niveau des matériaux d’isolation. Si les manières de penser le gros œuvre ne changent pas vraiment, on reste tout de même sur un alliage entre mortier, béton, briques, il y a eu une évolution extraordinaire des matériaux isolants.
En interne, chez T.Palm, on ne peut pas dire que c’est mieux, moins bien. Ça n’aurait pas de sens. T.Palm évolue comme la société et les mentalités évoluent. Il y a déjà les réseaux sociaux, la manière de communiquer qui est tout à fait différente. On peut remarquer que le rythme des carrières change aussi. Il devient de plus en plus rare de croiser des personnes qui ont plus de vingt ans d’ancienneté. Par contre, les valeurs de T.Palm n’ont pas changé, à savoir que le client est toujours mis au centre de l’attention de toutes et de tous.
Au niveau de la construction, j’ai l’impression qu’il y a un changement de mentalité. Aujourd’hui, pour les clients d’une maison individuelle, faire construire est devenu courant. Il y a quinze ans, on participait aux grands projets de leur vie. Il y avait, c’est mon sentiment en tous les cas, une plus grande reconnaissance de notre métier.
En tous les cas, je suis très fier d’avoir pu participer à cette belle aventure et je remercie encore aujourd’hui les propriétaires qui m’ont permis de faire carrière chez T.Palm.
Oui (rire). Je pense que les métiers de la construction conservent, parce qu’on a la chance d’être beaucoup à l’extérieur. Mais c’est aussi ce que je vais faire de ma retraite : profiter du bon air, mais certainement à un rythme moins soutenu ! Je vais m’occuper de mon terrain, de mon potager, de mes petits-enfants. Je vais pouvoir mieux prendre mon temps. Avec mon épouse, on marche beaucoup, on fait du vélo et on va voyager hors saison – nous ne serons après toutes ces années plus tenus par les congés du bâtiment !
Et puis, je vais m’adonner à ce qui me tient très à cœur : la nature et la préservation des forêts. Je suis membre volontaire de Natagora, qui s’occupe de la gestion des réserves naturelles. J’ai de quoi faire !
Sans hésitation, le contact avec les hommes et femmes de terrain. Aller voir les gens sur chantier, leur donner des indications, répondre à leurs questions et apprendre d’eux aussi. Les écouter, les aider en apportant des solutions à certaines questions parfois bloquantes.
J’ai pu former et partager mon expérience avec les conducteurs, les préparateurs, les employés de différents niveaux. Chez T.Palm, on a vraiment une manière spécifique – précise – de travailler. J’ai eu des collaborateurs, comme conducteurs, que j’ai personnellement accompagné, tant des personnes qui venaient du chantier que certaines avec des diplômes d’ingénieur. Elles avaient toutes besoin de pratiquer et de voir comment ça se passe sur le terrain.
Un jour une de ces personnes m’a dit : « Vous savez, j’en ai appris plus en deux ans ici que sur toute la durée de mes études.» Je suis fier de leur parcours, j’ai passé beaucoup de temps avec eux, je leur ai donné pas mal de conseils … Ils sont une vingtaine, et je crois qu’ils se reconnaitront !
Tout contrôler, tout vérifier, parce que la construction d’un bâtiment, c’est encore et toujours réalisé par les têtes et les bras des hommes. Ce n’est pas automatique, ce n’est pas un programme informatique. Et puisqu’on a affaire à l’être humain, c’est bien fait, c’est mal fait, ça pourrait être mieux fait. C’est le côté le plus difficile, je pense : les gens se donnent du mal pour faire leur travail et parfois on est obligé de leur dire « ce n’est pas ok ».
Sans équivoque, c’est quand Toussaint Palm et son épouse ont remis les clés de l’entreprise – dans les années 88-89. Pour moi, c’est un grand moment d’émotion. Il y a vraiment un avant et un après.
Je me souviens également du jour où Toussaint Palm a décidé de se focaliser sur la maison individuelle. T.Palm faisait un peu de tout, elle travaillait pour le secteur public, faisait de la rénovation,… à un moment donné, Toussaint a pris l’initiative de se spécialiser dans la maison clé sur porte. On est devenu les pionniers du clé sur porte, on ne faisait plus que ça.
Une anecdote qui aurait pu bien mal se terminer… sur un chantier, le papa d’une cliente âgé de près de 80 ans était venu voir l’état d’avancement du chantier de sa fille. Et, un peu avant qu’on arrive, le monsieur – je ne sais pas comment il avait fait -, a glissé et est tombé dans le trou entre le mur des caves et le bord des terrassements. Quand je lui ai demandé ce qu’il s’était passé, il m’a dit avec un grand sourire « J’ai fait une petite chute mais ne vous inquiétez pas, je vais passer chez le vétérinaire ».
J’ai beaucoup de bons souvenirs. En tout cas, un souvenir qui va rester, c’est mon dernier jour de travail. Mes collègues ont demandé à toutes les personnes de la zone de Libramont de revenir au bureau boire un verre. Quand on est revenu d’avoir mangé un bout, j’ai vu toutes les camionnettes des collègues et c’était une véritable surprise. Je ne m’y attendais pas.