Depuis quelques temps, il est désormais possible aux candidats acquéreurs de faire une offre sur un bien immobilier dans le cadre d’une vente publique et ce, en toute sécurité et en toute transparence. Créer une plateforme 100% digitale de vente immobilière publique, c’est le défi que s’est lancé et qu’a concrétisé la Fédération des Notaires. Elle l’a baptisée biddit.be.
En avril 2019, soit 11 mois après son lancement, ce sont 1080 biens immobiliers qui ont été mis en vente. Dans la plupart des cas, le bien faisant l’objet d’une vente immobilière était une maison.
Concrètement, un ordinateur ou un smartphone, une carte d’identité électronique ou l’application Itsme suffisent pour vous jeter dans l’arène des enchères pour la vente publique de biens immobiliers.
La plateforme est appréciée tant par les vendeurs que les acquéreurs, dans la mesure où ils ont la certitude que le résultat de l’enchère obtenu colle au prix en vigueur sur le marché. Sans compter que les candidats peuvent rester anonymes durant toute la phase d’enchère. Et les vendeurs n’auront plus à craindre les fausses offres dans la mesure où une carte d’identité voire le recours à l’application Itsme sont nécessaires pour pouvoir se connecter à la plateforme. Ce qui rendra les offres transparentes étant donné que seul le notaire aura une vue sur les noms des personnes faisant des offres.
Autre avantage majeur : avant d’être mis en ligne, le bien immobilier fait l’objet de contrôles indispensables à la vente par les notaires. Ce qui facilite la tâche des acheteurs et raccourcit les échéances d’emménagement étant donné que les notaires s’engagent à faire signer l’acte dans les plus brefs délais après la clôture de l’enchère. Là où dans le cadre d’une vente classique, il faut compter entre trois ou quatre mois entre le compromis de vente et l’acte, avec la vente en ligne, le notaire aura réalisé toutes les démarches à l’avance, ce qui explique une signature rapide de l’acte.
Le lancement officiel de biddit.be remonte au mois de septembre 2018 après une phase de tests amorcée durant la période estivale qui a précédé. Ce qui a poussé la Fédération des Notaires à se jeter à l’eau ? Une prise de position claire de la Cour de cassation, établissant que seuls les notaires pouvaient réaliser des ventes publiques de biens immobiliers.
Du coup, la Fédération a investi en masse dans la plateforme digitale afin d’en assurer la sécurisation informatique notamment autour des tenants et aboutissants qui encadrent les procédures de ventes publiques. Les transactions devant être confidentielles et totalement sécurisées.
Il faut bien se dire que cette évolution, pour ne pas dire « migration » vers la sphère digitale, de la vente immobilière publique constitue une véritable révolution. Il y a plus de 20 ans d’ici, la vente notariale occupait une place locale et centrale dans les villages où les notaires faisaient salle comble lors des ventes publiques.
Mais cette mutation digitale était indispensable si on considère nos modes de vie rythmés par une course quasi permanente après le temps qui nous manque toujours. Prendre congé pour se rendre à une vente publique n’est plus à la portée de tous.
L’atout majeur de la digitalisation du secteur de la vente immobilière publique, c’est la confidentialité assurée dès l’entame de la procédure. Dans le cadre des ventes publiques du « temps de papa », il arrivait régulièrement qu’un enchérisseur soit épinglé en public après être jugé insolvable. Une situation qui avait de quoi placer tout le monde en situation délicate, dans la mesure où tout le monde se connaît au sein d’un village.
La Fédération des notaires cible les jeunes couples qui désirent faire une première acquisition et qui sont familiarisés avec les canaux digitaux. Mais les quadragénaires qui nourrissent une vie professionnelle bien remplie et désireux d’acheter une deuxième résidence constituent également un groupe-cible.